Le doigt à ressaut ou ténosynovite chronique sténosante est une cause fréquente de douleurs des doigts. Dans sa forme typique il est responsable d’un phénomène de blocage intermittent des tendons fléchisseurs dans leur gaine au niveau de la poulie la plus proximale. Il peut également se traduire par des douleurs isolées sans blocage ou un blocage complet du doigt. Lorsque le phénomène est ancien et évolué il peut également s’accompagner d’une raideur articulaire qui ne rétrocédera pas avec le seul traitement du doigt à ressaut et de lésions des tendons fléchisseurs qui pourrait justifier d’un traitement spécifique. Le doigt à ressaut peut être présent sur tous les doigts longs et le pouce. Plusieurs doigts peuvent être touchés en même temps, et ce de manière bilatérale.
Le diagnostic repose sur la clinique et les examens sont habituellement inutiles.
L’inflammation de la gaine synoviale qui entoure le tendon fléchisseur est la cause la plus fréquente. Cette inflammation peut créer un véritable nodule à l’intérieur du tendon qui va progressivement constituer un obstacle mécanique à la mobilisation du doigt. Ce nodule peut être perçu à la paume en regard du pli de flexion palmaire distal. Les gestes mécaniques répétitifs, certaines pathologies rhumatismales, ou le diabète peuvent également favoriser la survenue d’un doigt à ressaut.
Enfin, il est fréquent de voir apparaitre un doigt à ressaut peut apparaître après la cure chirurgicale d’un syndrome du canal carpien sans toutefois en constituer une complication. Il existe une forme particulière de doigt à ressaut, congénitale, se révélant dans la petite enfance qui est le plus souvent chirurgicale.
Le traitement peut être dans un premier temps médical. Il consiste en la réalisation d’une infiltration de corticoïdes dans la gaine tendineuse au mieux sous contrôle échographique dont l’efficacité est rapide mais souvent temporaire. Les infiltrations peuvent être répétées mais non multipliées car la cortisone peut à la longue fragiliser le tendon et entraîner une rupture secondaire. Les infiltrations doivent dans tous les cas être de réalisation technique rigoureuse. Le doigt ou la main peuvent être douloureux pendant 48 heures après une infiltration.
Le traitement chirurgical peut être proposé en première ou seconde intention. L’opération est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale voire locale et en ambulatoire. Elle consiste par une incision minime de quelques centimètres, à proximité du pli de flexion palmaire, à ouvrir la poulie A1 du tendon fléchisseur. Il s’agit d’un geste rapide et qui est habituellement radical et définitif. La section de la poulie peut être réaliser sous contrôle échographique permettant de limiter la rançon cicatricielle et permettre une récupération plus rapide
Après l’intervention, il est conseillé de mobiliser activement le doigt opéré. Cette mobilisation doit être progressive, entreprise le jour même de l’opération pour récupérer au plus tôt toute la mobilité digitale. Une difficulté à étendre le doigt est possible et peut persister pendant plusieurs semaines. Elle est plus fréquente dans les formes anciennes lorsque le tendon s’est abîmé. Si tel est le cas il peut être nécessaire de porter en post-opératoire une orthèse qui contribuera à redresser le doigt pour éviter l’ankylose articulaire.
Les complications sont rares :