Fracture de phalanges et métacarpiens
Introduction

Conduite à tenir face à une fracture des phalanges ou des métacarpiens
La conduite à tenir face à une fracture de phalange ou de métacarpien dépend du type de fracture et de son emplacement. Les phalanges, qui sont les os longs des doigts, et les métacarpiens, qui constituent l'ossature de la paume de la main, peuvent être fracturés à différents niveaux. Une fracture est alors simple ou comminutive (avec plusieurs fragments), stable ou instable, fermée ou ouverte, ce qui influence la prise en charge.
Lorsqu'une fracture est suspectée, l’immobilisation immédiate du doigt ou de la main est primordiale pour éviter d’aggraver la situation. L'utilisation d'une attelle ou d'un bandage provisoire aide notamment à stabiliser la zone en attendant une consultation médicale spécialisée.
Dans les cas où la fracture est ouverte, c'est-à-dire lorsque la peau est déchirée, il s'agit d'une urgence chirurgicale. Un risque d'infection existe, nécessitant une prise en charge rapide pour éviter des complications graves telles qu'une ostéite (infection de l'os).
Urgences fréquentes : fractures de métacarpiens et phalanges
Parmi les fractures des métacarpiens et des phalanges, les plus fréquentes sont celles du 5ème métacarpien (souvent appelée fracture du "boxeur"), du 1er métacarpien (associé au pouce) et des phalanges des doigts longs.
Les fractures du 5ème métacarpien surviennent souvent lors d’un impact direct, comme un coup de poing contre une surface dure. Elles peuvent entraîner une déformation visible de la main, avec un enfoncement du dos de la main, rendant la flexion des doigts difficile.
Les fractures du 1er métacarpien, situé à la base du pouce, sont particulièrement préoccupantes car elles affectent l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce, fondamentale pour la préhension. Une fracture à ce niveau peut sérieusement compromettre la fonction du pouce si elle n'est pas correctement prise en charge.
Quant aux fractures des phalanges, elles surviennent généralement après des traumatismes directs sur les doigts, comme lors de la manipulation d’outils ou dans des activités sportives. Les fractures de la 3ème phalange (distale) sont courantes, notamment chez les athlètes. Elles provoquent des déformations en "maillet" (ou mallet finger osseux), où l'extrémité du doigt est fléchie et ne peut pas être redressée. L’inverse est un « jersey finger « correspondant à une désinsertion du tendon fléchisseur profond emportant parfois une partie de la base de la phalange distale, où l'extrémité du doigt ne peut plus être fléchie.
Autres traumatismes associés
Outre les fractures, plusieurs autres traumatismes touchent la main et le poignet, impliquant les métacarpiens et les phalanges.
Par exemple, les entorses de l’articulation métacarpo-phalangienne, notamment du pouce ou des doigts longs, peuvent survenir lors de mouvements brusques ou de torsions forcées. L’articulation métacarpo-phalangienne du pouce est particulièrement vulnérable, en raison de son rôle central dans la préhension et la mobilité du pouce. Une entorse grave de cette articulation, parfois associée à une fracture, entraîne alors une instabilité chronique du pouce.
Les luxations de phalanges, en particulier celles des doigts longs, sont aussi fréquentes dans le cadre d’accidents sportifs ou professionnels. Elles se produisent lorsque les surfaces articulaires se séparent complètement, souvent après une chute ou un choc direct. Ce type de blessure nécessite alors une réduction manuelle sous anesthésie locale, suivie d'une immobilisation.
Enfin, des fractures ou des traumatismes du poignet, comme une fracture du radius distal, peuvent s'accompagner de fractures des métacarpiens ou des phalanges. Cela, en raison de la transmission de l’énergie de l'impact.
Examen clinique et radiologique
L’examen clinique est essentiel pour évaluer la gravité et la localisation d'une fracture. Lors de la consultation, le chirurgien orthopédique examine visuellement la main et la palpe pour déterminer les zones douloureuses et identifier une éventuelle déformation osseuse. Il est important de tester les mouvements actifs et passifs des doigts et du poignet afin de déterminer si des structures tendineuses ou nerveuses sont impliquées et de rechercher un trouble de rotation ou de l’axe du doigt se manifestant par une perte de l’enroulement harmonieux des doigts.
Une fracture des métacarpiens et des phalanges est ensuite confirmée par une radiographie. Les clichés en trois dimensions permettent de localiser précisément la fracture et d’évaluer l’alignement des fragments osseux. Dans certains cas plus complexes, un scanner est nécessaire pour mieux visualiser les fractures comminutives ou intra-articulaires.
Prise en charge des fractures des phalanges et des métacarpiens
La prise en charge des fractures des métacarpiens et des phalanges varie en fonction du type, de la localisation et de la gravité de la fracture.
Pour les fractures simples, sans déplacement significatif, une immobilisation à l’aide d’une attelle ou d’un plâtre peut suffire, avec un suivi radiologique régulier pour vérifier la consolidation osseuse. L’immobilisation dure généralement de 4 à 6 semaines, selon la fracture.
Les fractures déplacées ou instables, en particulier celles des métacarpiens et des phalanges, nécessitent une intervention chirurgicale. Cette dernière peut inclure la pose de broches, de vis ou de plaques métalliques pour stabiliser les fragments osseux et favoriser une guérison adéquate. La chirurgie de réduction et de fixation interne est particulièrement courante pour les fractures intra-articulaires ou comminutives du pouce et des doigts longs.
Après l'intervention, une rééducation fonctionnelle est essentielle pour retrouver la mobilité et la force de la main. La rééducation débute après quelques semaines d’immobilisation, sous la supervision d’un kinésithérapeute spécialisé dans les traumatismes de la main.
Conclusion
Les fractures des phalanges et des métacarpiens représentent une proportion significative des urgences main et poignet, avec des enjeux fonctionnels importants. La prise en charge rapide et adaptée, qu'il s'agisse d'une immobilisation ou d'une intervention chirurgicale, est essentielle pour réduire le risque de séquelles et permettre une récupération complète de la mobilité et de la force de la main. Le Centre Chirurgical de la Main et de l’Epaule – Paris Ouest à la Garenne-Colombe propose ainsi une prise en charge adaptée pour ce type de traumatologie.
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